Le nouveau conseil de surveillance d’Air Austral contesté

Les actionnaires d’Air Austral ont validé hier les résultats de l’exercice 2013 – 2014 entérinant le redressement encore fragile de la compagnie. L’assemblée générale a accouché dans la douleur d’une réduction du périmètre du conseil de surveillance. Manoeuvre politique pour certains, gage d’efficacité dans l’action pour d’autres.

Air Austral est une entreprise à deux visages. Il y a d’un côté une compagnie aérienne classique dans son fonctionnement et de l’autre une gouvernance où le politique pèse d’un poids non négligeable ce qui n’est pas sans susciter des turbulences.

Les assemblées générales qui se sont tenues hier après-midi sur les hauteurs de Sainte-Marie ont reflété cette dualité. L’assemblée générale ordinaire a entériné le redressement spectaculaire de la compagnie même si il est contesté par certains actionnaires (voir par ailleurs). Au bord de la faillite il y a deux ans Air Austral a clôturé l’exercice 2013 – 2014 avec un résultat d’exploitation de +8,4 millions d’euros et un résultat net après impôts de +4,7 millions d’euros.

L’assemblée générale extraordinaire a mis sur le tapis les querelles de personne autour de la restructuration du conseil de surveillance (voir encadré).

« Il nous fallait tenir compte de l’entrée dans le capital d’Air Austral d’un actionnaire important, la Caisse des dépôts et consignation, » explique Didier Robert, président du conseil de surveillance.

« La réduction du périmètre du conseil de surveillance répond à un souci d’une plus grande efficacité. La politique n’a pas sa place dans la gestion d’une compagnie aérienne. Aujourd’hui ce qui importe aux actionnaires et parmi eux à la Sematra c’est qu’Air Austral qui a renoué avec des résultats positifs puissent continuer à travailler et que le personnel puisse continuer à remplir une mission de qualité. Il y a un vrai consensus entre la Région et le Département pour, en tant qu’actionnaires avisés, participer au développement de la compagnie. Les voix discordantes sont nécessaires au débat qui a eu toute sa place. Le nouveau conseil de surveillance est équilibré. Trois membres sur huit sont issus du privé. Nous avons tenu à ce qu’il y ait une représentation forte du monde économique réunionnais mais aussi que le personnel soit partie prenante. Le nouveau conseil de surveillance est plus équilibré, resserré, efficace dans l’action et dans la réflexion.Quant à parler de comptes insincères, ce sont des propos graves. Les comptes ont été expertisés. Ils sont clairs. »